L'histoire de Rochefort-sur-Loire



En résumé...

Rochefort-sur-Loire tient son nom de trois plateaux rocheux, autrefois fortifiés : Dieusie, Saint Symphorien et Saint Offange qui, à quelques huit cent mètres au nord-ouest du bourg, saillent d'une vingtaine de mètres sur la plaine alluviale de la Vallée de la Loire. Les vieux textes les appellent tantôt Roca Forti ou Fortis

Le bourg de Rochefort a été créé par Foulques Nerra et rattaché au Comté d'Anjou au XIème siècle. 

La commune est ainsi fortement marquée par son passé médiéval, ses châteaux et ses églises, et l'influence de la famille Saint-Offange. 

Les traces du passé sont encore très présentes. 

 

Les armes de Rochefort se présentent ainsi : d'azur au chevron d’argent, accompagné de trois molettes d’éperon de même, posées, deux en chef et une en pointe.

Le blason de Rochefort-sur-Loire

 


En images...

Le château de Saint Symphorien

Dieuzie

Vieille photo de Saint-Offange

Vue sur les ruines de Saint-Offange aujourd'hui

Carte postale de l'Hôtel de Ville en 1911

Carte postale de l'église en 1909

Carte postale du Quai du Louet en 1910

Le pont du Louet couvert autrefois

Carte postale de la Grand Rue

Vue aérienne du bourg

L'hippodrome en 1935


 
En quelques dates...

La situation de Rochefort, axe économique et stratégique vital au sud de la Loire, a déterminé les grandes lignes de son histoire.

  • Préhistoire et Antiquité

Les premières traces de la population remontent à la préhistoire. Une population jusqu’alors errante profite de la présence de trois rocs puissants, de formation géologique très ancienne, vestiges de deux grandes chaînes de montagnes. Ces rocs étaient séparés par de profonds ravins contournés par la Loire. 

  • 12ème siècle

Sur le premier rocher à l’est, dénommé « Rupes Fortis », s'élève une forteresse, ceinte d’un mur de pierre où se dresse encore aujourd'hui la ruine de Saint-Offange. Sur le second rocher vers l’ouest, relié au précédent par un pont-levis, est édifié le bourg consacré à Saint-Symphorien. Sur le troisième éperon se trouve la forteresse de Dieuzie. Parallèlement, le bourg actuel se développe au pied du coteau, là où, selon la légende, Saint Maurille détruisit un site païen dédié au Dieu Mars. Ce site, dénommé cour de Pierre, dont l’église fut dédiée à la Sainte-Croix, et les riches coteaux environnants deviennent alors propriété des abbesses du Ronceray par la volonté de Foulques Nerra. La population de la vallée diminue petit à petit au profit de ce bourg non inondable et d’accès plus aisé. Une paroisse y est constituée. On trouve d'ailleurs l’appellation « Rochefort sur Loire » dans le cartulaire du Ronceray dès 1338.

  • 13ème siècle

A la suite de la bataille de La Roche aux Moines – sur la rive droite de la Loire –  en 1214, le fils de Philippe Auguste ordonne la destruction de la forteresse de Rochefort dont le seigneur, payen de Rochefort, était sénéchal du roi d’Angleterre Jean sans Terre. Cette forteresse est ensuite reconstruite par son neveu.

  • 15ème siècle

En 1421, la terre devient, par mariage, la propriété de Georges de La Trémoille, grand chambellan des rois de France, Charles VI et VII. L’épouse de l’un de ses descendants, Louis II, entreprend la construction d’un logis à l’intérieur de la forteresse à la fin du 15ème. Louise Borgia,  la fille unique (légitime) de César Borgia devient la seconde épouse de Louis II. De nombreuses constructions sont édifiées à Rochefort, sans doute parce que la guerre de Cent Ans n’a laissé que champs de ruines, mais aussi parce qu’une nouvelle vision de l’habitat, plus ouverte, plus souriante s’impose à Rochefort comme un peu partout en Anjou. 

  • 16ème siècle

Les guerres de religion font rage et la forteresse de Rochefort est successivement tenue par des Huguenots puis par la Ligue catholique représentée par trois frères Saint-Offange qui multiplient les sorties, les attaques, les prises d’otages, les vols et les tueries. La forteresse devient l’un des pires repaires de la région. Il faut attendre l’avènement d’Henri IV pour que la famille de Saint-Offange quitte les lieux. Les habitants de St-Symphorien se réfugient dans le bourg voisin ou dans la Vallée de Rochefort. Les  pierres de la forteresse ont longtemps servi de carrière pour les habitations. La seigneurie de Rochefort passe, par mariage, à Henri II de Bourbon-Condé qui la vend en 1620 à Louis d’Aloigny avant de la céder, en 1638, à l’abbesse du Ronceray. Les deux seigneuries sont réunies jusqu’à la révolution.

  • Révolution

A cette époque, Rochefort comptait 2 400 âmes. Quelques 300 Rochefortais sont dans les rangs de l’armée vendéenne ; une centaine y laisse leur vie, fusillés pour la plupart.

  • 19ème siècle

La commune est prospère : mines de charbon à proximité, chaux, batellerie, pêcheries professionnelles, chanvre (culture et filage) et, bien sûr, le vignoble. Puis la population s’amenuise du fait de la ruine de la navigation fluviale, du déclin de la culture du chanvre, et des crises agricoles successives liées au phylloxera. L’électricité, le chemin de fer, les routes et les ponts, le téléphone transforment le quotidien. A la fin du 19ème, un hippodrome est inauguré.

  • 20ème siècle

Créé par le Curé OUTY et construit entre 1905 et 1910, le Patronage a pour vocation de donner une « saine occupation » aux jeunes de la commune. Ce seront des activités principalement sportives, mais aussi culturelles avec le théâtre et la projection de petits films pour les enfants des écoles.​​​​ Les équipements et services de la commune se développent petit à petit : en 1902, la commune est raccordée au téléphone ; en 1913, le centre-bourg est desservi par l'électricité ; en 1937-1938, la commune est raccordée à  l'eau courante (il faudra attendre 10 années supplémentaires avant les premières extensions de l'électricité et de l'eau courante vers les campagnes) ; en 1964, création de la maison de retraite ; en 1973, mise en service de la piscine municipale ; en 1987, création de la bibliothèque municipale. Petit à petit, des lotissements voient le jour et la commune s'agrandit.